La crise provoquée par la pandémie de coronavirus a eu des effets désastreux sur l’économie mondiale. Depuis plusieurs semaines maintenant, les marchés agricoles évoluent au gré du pétrole et des marchés financiers.
Face au krach pétrolier, la monnaie russe s’est nettement affaiblie et est tombée à son plus bas niveau en quatre ans. En l’espace d’un mois, le rouble a ainsi perdu 18 % de sa valeur face au dollar. Ce qui a eu pour effet de rendre les produits russes beaucoup plus compétitifs sur la scène internationale, notamment le blé, au détriment des origines européennes.
Les exportations de céréales russes ont ainsi fortement augmenté la semaine dernière, avec 30 % supplémentaire pour le blé par rapport à la semaine précédente, pour atteindre 725 000 t. Ce qui a d’ailleurs conduit SovEcon à augmenter de 1,3 Mt son objectif d’export de céréales sur le mois de mars à 3,4 Mt, contre 2,1 Mt précédemment.
Mais à mesure que les exportateurs accélèrent leurs ventes à l’international, les prix intérieurs augmentent. Dans ce contexte, la Russie pourrait limiter les exports de certains produits alimentaires, a rapporté Reuters.
« Nous sommes prêts à imposer des restrictions à l'exportation de produits alimentaires essentiels en cas de pénurie de ces produits, afin de répondre aux besoins du marché intérieur », a déclaré Andrei Belousov, le premier vice-Premier ministre russe.
Mais pour le moment, le marché agricole national semble stable, aucun déficit céréalier n’est attendu et la limitation des exports de grains ne semble pas nécessaire, d’après le ministre de l'agriculture russe. « À l'exception d'un nombre très limité de postes, nous ne voyons pas un tel besoin ».
Mais si le virus se propage plus fortement en Russie, qui n’a signalé que 114 cas de contamination et aucun décès jusqu’à présent, la situation pourrait évoluer, ce qui pourrait changer la donne.