En blé, comme en maïs et colza
Les cours décrochent en nouvelle récolte sur les marchés depuis quelque semaines, après avoir été au sommet pendant quatre mois.
La raison n°1 ?
Une meilleure météo dans l'hémisphère Nord depuis début mai, après un début de printemps très sec : des pluies, répétées et conséquentes, sont enfin tombées en Europe de l'Ouest, en France notamment, aux États-Unis et au Canada (Midwest, nord US et grandes plaines canadiennes), « où les cartes météos affichent des apports supplémentaires à court terme », précise Marius Garrigue sur Terre-net.fr. Le retour du beau temps prévu à la fin du mois dans l'ouest européen pourrait relancer encore davantage les potentiels de production. »
Résultat : une amélioration notable de l'état des parcelles, et donc des perspectives de récolte.
En blé
- En France : 79 % des cultures sont notées "bonnes à très bonnes" selon FranceAgriMer (57 % en 2020, 75 % sur 5 ans).
- Dans l'UE : les prévisions de rendement ont été augmentées à 5,91 t/ha (5,86 t/ha il y a un mois).
- Aux USA : seuls 47 % des blés d'hiver sont jugés "bons à excellents" cependant (54 % en 2020 et sur 5 ans).
« L’USDA a pris les observateurs à contre-pied en dégradant d’un point ce pourcentage », estime Marius Garrigue. Et les premières notations des variétés de printemps sont à leur plus bas niveau historique, à 45 %, contre 80 % un an plus tôt ! »
À noter : la chute des cours du blé a entraîné de premiers achats substantiels sur la prochaine récolte.
- sur le marché français : la meunerie et les fabricants d’aliment du bétail cherchent à couvrir leurs besoins sur la période estivale.
- à l’international : l’Algérie est aux achats pour des livraisons sur juillet, à 295 $/t C&F (218 $/t pour le 1er tender algérien de 20200/21) ; le Gasc aussi pour des chargements sur août (240 kt), d'origine roumaine sans doute, bien plus compétitive que les grains russes, ukrainiens, ou encore français. « La Tunisie a aussi lancé un tender pour 92 kt de blé meunier pour des chargements sur juin - juillet », ajoute l'expert.
En maïs
C'est sur la prochaine moisson que les cours du maïs chutent.
- Aux États-Unis : des quantités quasi-record sont anticipées. Les semis progressent à grands pas, à la faveur d'un climat particulièrement propice sur la Corn Belt, avec probablement une nette hausse des assolements.
- En Ukraine : même chose.
- En France : le taux de "bon à très bon" atteint 93 % (86 % en 2020, 83 % sur 5 ans).
« Les cycles débutent dans des conditions idéales », fait remarquer le spécialiste des marchés agricoles.
En conséquence : une forte demande des amidonniers et fabricants d’aliment du bétail européens sur des livraisons estivales. Signalons que « la Chine aurait annulé des achats de maïs américain, tandis que le gouvernement continue de réfléchir à des mesures pour limiter les importations dans le pays ».
Sur l'ancienne récolte, « la situation s'annonce bien moins confortable », et les prix ont rebondi ces derniers jours.
- Au Brésil : moins de 100 Mt devraient être récoltées. Ce malgré l'arrivée de précipitations, trop tardives et pas assez abondantes ni régulières.
« La période estivale s’annonce extrêmement tendue avec une collecte brésilienne qui risque de se révéler bien insuffisante pour assurer la période de soudure. »
- En Argentine : la collecte prend du retard et les rendements sont bien inférieurs à la moyenne quinquennale. « 28 % seulement des surfaces ont été collectées, contre 40 % l’an dernier à la même période ! »
En colza
La graine oléagineuse suit le canola canadien. « Notons toutefois que l'assolement français est au plus bas depuis 1997 ! Malgré les améliorations climatiques, la production 2021 serait à nouveau peu abondante. »