Anticiper les opérations culturales avant les semis de colza

Semis de colza
Terres Inovia rappelle les points clés pour anticiper les semis de colza à venir. (©Terre-net Mdia)

La réussite de l’implantation du colza est devenue une phase cruciale pour obtenir une culture robuste, à même d’exprimer son potentiel et peu sensible aux insectes d’automne.

Pour parvenir à ces objectifs, la qualité de la structure du sol et du semis sont des éléments essentiels pour la culture du colza. La gestion du travail du sol avant le semis doit permettre d’assurer la porosité verticale de la parcelle, et de répondre à trois objectifs majeurs :

- Obtenir une structure du sol favorable à un bon enracinement du colza : il est donc préférable avant le semis de restaurer une qualité structurale optimale à l’enracinement du colza sur 15 à 20 cm de profondeur. Il est important de déterminer à quelle profondeur se situe l’éventuelle compaction. Aucune obligation de travailler à 20 cm, si le souci est seulement à 8 cm.

- Préserver l’humidité en profondeur pour permettre une germination des graines et un développement rapide des plantes à l’automne : il faut veiller à ne pas faire de travail superflu pour limiter la profondeur et le nombre d’interventions au strict nécessaire.

- Préparer un lit de semence permettant un positionnement optimal de la graine : l’ensemble des opérations de travail du sol doivent permettre d’obtenir une bonne proportion de terre fine et de paille pour favoriser le contact « terre – graine » lors du semis du colza.

Observer la structure du sol avant toute intervention

Avant de décider de toute intervention mécanique, il est important et nécessaire d’observer la structure de sol dans la globalité de la parcelle, c’est-à-dire dans les zones les plus représentatives, mais également dans les zones de textures de sol différentes.

L’objectif est de pouvoir caractériser l’état structural du sol, et de déterminer la profondeur et le choix des outils pour les interventions de travail du sol. L’observation de la structure du sol peut se faire grâce à un test bêche sur l’horizon de travail du sol habituel (en général entre 0 et 20 à 25 cm de profondeur), ou par un profil 3D que l’on réalise à l’aide d’un télescopique.

Anticiper le travail du sol et maintenir le plus d’humidité possible

Après l’observation de la structure du sol et la nécessité ou non de réaliser un passage d’outil, il est primordial de se projeter sur l’implantation des colzas.

Si le sol est travaillé, réaliser les différents passages le plus tôt possible après la récolte et en amont du semis, si possible avant les pluies et rouler. Le premier passage doit avoir lieu au plus près de la récolte du précédent, ce qui permet de bénéficier de l’humidité résiduelle et de maintenir les remontées capillaires, et donc de limiter le dessèchement des horizons plus profonds.

Vérifier l’état de l’humidité du sol sur l’horizon 0-20 cm et sa rapidité de ressuyage : cet élément est à prendre en compte dans les situations ayant reçu des cumuls de pluie important la semaine précédant les récoltes. Quel que soit le type de sol, l’objectif est de travailler dans des conditions d’humidité et de ressuyage optimal.

Éviter tout travail du sol dans les 15 jours avant semis pour favoriser la ré-humectation en cas de pluie : le travail du sol, qu’il soit superficiel ou plus profond, risque de favoriser les levées d’adventices et plus particulièrement des repousses de céréales de la culture précédente. Plus ces levées seront précoces, et plus ces dernières risquent d’assécher le sol en profondeur. Leur destruction doit donc être anticipée afin de maintenir le plus d’humidité dans le sol.

En cas d’implantation en semis direct, et compte tenu du fort niveau de paille dans certaines parcelles, il est primordial d’avoir des outils performants pour gérer les résidus pailleux (chasses paille et herse à paille pour répartir les résidus). Les semoirs à dents offrent dans la plupart des situations une meilleure réussite du semis, en positionnant la graine sous le mulch de paille, en contact avec la terre fine. Le mulch protège le sol et limite l’évaporation. L’absence de travail évite la germination des adventices, surtout des dicots, à condition de semer à vitesse réduite (< 6 km/h). Dans ces situations, la croissance précoce est souvent plus lente, ce qui milite pour un semis plus précoce.

En résumé

Les pratiques d’implantation permettent de préparer les conditions essentielles d’un colza robuste : une levée précoce et homogène, des pieds vigoureux avec une profondeur d’enracinement comprise entre 15 et 20 cm, une croissance dynamique et continue à l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.

Observer l’état structural de son sol pour décider de travailler ou non, choisir le type d’intervention avec le bon outil et optimiser la profondeur de travail du sol.

Anticiper les travaux de sol pour préserver au mieux l’humidité du sol avant le semis.

Optimiser le travail du sol :
- Limiter le nombre de passages et de profondeur de travail au strict nécessaire pour gérer la structure du sol, les résidus du précédent ou les bioagresseurs.
- En sol argileux et à texture équilibrée, travailler le sol au plus près de la récolte du précédent et éviter tout travail dans les 15 j avant le semis pour favoriser la ré-humectation par les éventuelles pluies.

Auteurs : Matthieu Loos, chargé de développement Centre & Ouest ​​​​​​ ; Julien Charbonnaud, Centre-Val de Loire ; Jean Lieven, Normandie, Ile-de-France Ouest ; Thomas Mear, Bretagne, Pays de la Loire ; Elodie Tourton, Poitou-Charentes, Vendée, Limousin.

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