Anonyme est « perplexe sur les connaissances de l'Inrae concernant le marché du phosphore ». « 70 % de baisse en 30 ans, des quantités au plus bas dans les sols et il parle d'excès d'apports... Un bel article pour tous les vendeurs de "poudres" activatrices de sols qui ne fonctionnent pas. Quelques idées à creuser probablement au milieu de tout ça, mais cet institut de recherche est trop sensible aux lobbies à mon sens », estime-t-il.
« Pour faire simple, résume titian, la mesure du phosphore "Olsen" n'a rien à voir avec le stock réel de cet élément dans le sol. »
« Méthodes de mesure fonction du type de terre »
anonyme nuance : « Les méthodes de mesure et leur validité sont à mettre en parallèle avec le type de sol étudié. La technique Joret-Hébert sur de la craie n'a pas de sens par exemple. Celle développée par Olsen toutefois, couplée à des références régionales, donne une approche compréhensible et à peu près fiable. Et qui, au moins, s'explique. Reste cette fameuse partie non bloquée que jusqu’à présent nous ne savons pas utiliser. Cela demeure des suppositions, du constat (comme dans l'article) ou de l'arnaque (pour les fameux vendeurs de poudres). C'est un peu plus compliqué malheureusement et je n'ai pas la solution. »
La nature a des solutions.
« La nature a des solutions, estime titian. Les légumineuses sont apparemment armées pour débloquer le phosphore. Mais vous avez entièrement raison, mis à part les charlatans, personne n'a de vraies réponses. »
« J'ai repris une parcelle crayeuse sans apport de phosphore pendant 20 ans, témoigne Carton Jf. Je peux vous assurer que la pente est très longue à remonter. »
« Illusoire de vouloir corriger un sol... »
titian poursuit : « Il me semble que cela fait très longtemps que l'on a compris qu'il était illusoire de vouloir corriger un sol... Il faut faire avec ce que l'on a et juste s'assurer de la disponibilité du phosphore pour la plante. Cet élément nutritif est déjà, en grande partie, bloqué. »
eric17 crois que « le phosphore se comporte différemment quand il est sous forme liquide et solide : la forme liquide (orthophosphate) est plus facilement assimilable par la plante. Chez moi, en sols calcaires (pH de 7,5 et +), nous avons des problèmes de blocage et de mauvaise assimilation du phosphore même en localisé. Apparemment, la forme orthophosphate (PO4) serait beaucoup plus facile à assimiler donc efficace. Quelle différence entre les deux, qu'un en a-t-il fait l'expérience ? »
« Systèmes céréaliers ou élevage : le plus durable ? »
Selon Jean (...), « des essais conduits en AB dans la Drôme montrent déjà des baisses de rendement des cultures corrélées à une diminution du phosphore dans le sol. » « Certains agronomes remettent en cause la durabilité de systèmes céréaliers purs en raison d'exportations de phosphore non compensées, ajoute-t-il. La polyculture-élevage est effectivement plus robuste de ce point de vue, mais comme l'élevage quel qu'il soit est diabolisé, il va falloir pour nous aider réellement que les chercheurs, au lieu de nous allonger chaque jour la liste de nos mauvaises pratiques, publient des résultats d'essais longue durée et dans tous types de sol ! »
« À l'avenir, le phosphore sera le facteur limitant de l'agriculture, juge PàgraT. D'une part, les réserves sont très limitées autant dans les carrières que dans les sols. De l'autre, les rejets de nos citadins s'en vont bien plus à la mer que dans nos champs. Même s'il existe des teneurs appréciables dans les sols jeunes, il faut néanmoins des conditions pour aller les chercher, en particulier la présence de mycorhizes. Or ces champignons supportent mal le travail du sol, de là viennent les soucis du bio. Les faux semis deviennent destructeurs. (...) »
Le phosphore, le facteur limitant de l'agriculture.
S'il « semble » à toutoune « avoir lu quelque part que @PàgraT était éleveur », ces derniers « font marrer » ce lecteur de Terre-net « à commenter ce genre d'articles ». « Vous faites de l'ensilage et ramassez la paille... Dans le genre exportations, on ne trouve pas mieux !, pense-t-il. Mais rassurez-vous, il y a pire que vous : les propriétaires de méthaniseurs qui ensilent à tour de bras 2 voire 3 fois par an ! (...) »
« 14-48 ou 18-46 : quelle différence ? »
« Y a t-il parmi vous des utilisateurs de 14/48 (liquide) ? Si oui, comment réagit le maïs si on le compare au 18-46 ? », demande eric17.
« Mon père utilisait du 14/48 dans les années 90, se rapelle toutoune. De ce que je me souviens, je n'ai pas vu de différence notable entre ces deux engrais. »
Ne pas confondre P et P2O5.
« (...) Si, selon ce scientifique, un blé de 50 q/ha exporte 14 q/ha de phosphore, c'est qu'il confond les exportations avec les besoins, avance Richard Dambrine. En plus, des blés à 50 q cette année sont plutôt rares quand on sait que la moyenne nationale est à près de 76-77 q et que dans certains secteurs, il y a eu des parcelles à 100 q. Les cultures à grains (blé, maïs, colza....) sont beaucoup plus exportatrices de phosphore que les autres : 80 % du phosphore d'une plante se retrouve dans la graine. Plusieurs commentaires sont très pertinents et il est intéressant de voir qu'un chercheur de l'Inrae confond le P et le P2O5. Pour ce qui est du 14-48 ou du 18-46, il n'y a pas de différences car lorsque vous les mettez près de la graine de maïs, qu'il y 46 ou 48 kg de P2O5, et c'est la même chose pour la plante. Le phosphore étant l'élément le moins mobile, lorsque que le sol est proche de la neutralité, il est nécessaire à la rhizogenèse, première étape de croissance de la plante. Le fait qu'elle trouve du phosphore proche d'elle confère un effet starter au 18/46 ou au 14/48, qui permet de réduire la quantité de phosphore à apporter de 30 à 40 % selon les sols. Cet engrais fait gagner 8 à 10 jours de végétation et évite à la plante de souffrir si des conditions climatiques sont défavorables. »
À vos calculettes !
loumi, s'adressant à @M. Dambrine : « Je ne sais pas dans quelle région vous êtes, mais des blés à 100 q cette campagne sont bien moins fréquents que ceux à 55 q. Vous avez trop écouté Agreste et ses statistiques fantaisistes. »
Des blés à 100 q : très rares cette année !
grrr calcule : « 50 q de blé à l’hectare représentent 14 kg de phosphore exportés. Au vu des quantités apportées par les agriculteurs, de l’ordre de 40 à 60 kg/ha en Europe, les doses utilisées sont bien trop importantes. Mauvaise compréhension/interprétation du journaliste ou biais volontaire de la personne interrogée ? »
Pour DatVo, « il y a une erreur dans l'article ». « 50 q de blé exporte bien 14 kg de P mais en unités P2O5, ça fait 32 kg. Il faut donc comparer cette valeur à celle d'une fumure de fond classique de 50 unités P205. L'excès de fumure est donc moins fort qu'annoncé ».