Selon le ministère de l'agriculture marocain, 4,8 Mt de blé seraient récoltées cette campagne dans ce pays du Maghreb, soit 3 Mt de plus qu'il y a un an. « Ce qui pourrait boucher des opportunités d’export pour les opérateurs français », redoute Marius Garrigue sur Terre-net.fr. Le bureau australien de l'USDA table, lui, sur une collecte de 27 Mt, inférieure de 6,3 Mt à celle de l'année passée. « Un volume nettement suffisant cependant pour maintenir le rythme d’export de l'Australie sur l’année 2022 », estime-t-il. Mais ces chiffres sont « plutôt baissiers » pour les cours de la céréale.
« Dégradation des conditions de culture en France »
En fin de semaine dernière, les prix du blé étaient pourtant « repartis dans le vert lundi soir après une nouvelle dégradation des conditions de culture en France ». FranceAgriMer a encore diminué de quatre points le pourcentage de parcelles dans un état "bon à très bon", à 81 %. Il demeure toutefois bien plus élevé qu'un an plus tôt à la même période (57 %) et que la moyenne quinquennale (75 %).
« La situation française est contrastée entre une moitié sud de l’hexagone qui a pu bénéficier de pluies significatives et une moitié nord qui continue de subir un déficit hydrique », détaille Agritel. Des précipitations sont certes prévues « dans les prochains jours sur une bonne partie de l’Europe », ce qui d'ailleurs « pèse sur la tendance », mais « les apports risquent d’être encore insuffisants », craint Marius Garrigue. De même, aux États-Unis, « le déficit hydrique, affectant particulièrement le nord et donc le blé de printemps, » se poursuit et soutient les cours, ajoute Agritel.
Et en maïs ?
Le manque d'eau perdure aussi au Brésil, « pénalisant fortement la récolte de maïs à venir », qui risque de descendre sous les 100 Mt d'après le cabinet spécialiste des marchés agricoles, alors que les précédentes estimations du ministère américain de l'agriculture s'affichaient 9 Mt plus haut. Et comme c'est « une céréale leader sur les marchés, elle entraîne dans son sillage l’ensemble des autres produits agricoles ». Ainsi, les cours commencent la semaine sur « une note de fermeté ». D'autant que des achats chinois pourraient réduire encore les disponibilités. Aux USA en revanche, la météo est propice aux semis de maïs, qui ont « progressé de 10 à 12 points » en S-1, à 36 %.