Selon le dernier rapport de l'USDA publié la semaine passée, les Américains atteindraient quasiment le niveau pléthorique de 2016 pour la récolte de maïs en 2021 : 381 Mt, ce qui représente 20 Mt de plus que l'an passé ! La production ukrainienne serait également très élevée, à 37,5 Mt, contre 30 Mt cette année. Un chiffre qui « contrasterait fortement avec ces derniers mois, où le manque de disponibilités en mer Noire a grandement participé à la tension du marché communautaire », estime Marius Garrigue sur Terre-net.fr.
En blé, l'Argentine collecterait un volume record, la Bourse de commerce de Rosario ayant relevé ses estimations de 20 Mt. Le Coceral a par ailleurs réhaussé de 3 Mt son estimation de collecte européenne de blé à 131 Mt, contre 119 Mt la campagne dernière. En France en particulier, 36 Mt sont escomptées !
Le niveau pléthorique de 2016 !
Autre chiffre qui a surpris bon nombre d'opérateurs : la Russie récolterait 85 Mt de blé alors que SovEcon, qui vient d'augmenter ses prévisions de 1 Mt du fait notamment de surfaces plus importantes que prévu, table plutôt sur 81,7 Mt, contre moins de 80 Mt pour d'autres analystes locaux. « Le bassin mer Noire connaît des conditions climatiques idéales avec des pluies qui arrivent à point nommé », fait remarquer Marius pour expliquer l'augmentation des perspectives de production.
Améliorations météo dans toutes les zones de production
Même si « une bonne partie de la Russie (l’Oural et la Volga) est à son tour soumise à climat sec et chaud, qui pourrait venir entamer les rendements des variétés d’hiver et de printemps », estime pour sa part Agritel. Ces apports hydriques pourraient en outre assurer « des levées homogènes » pour les récents et futurs semis de printemps, « compensant les pertes de rendements potentielles liées au retard accumulé » dans les travaux.
Comme aux États-Unis et en mer Noire en ce moment (en particulier en Ukraine et Roumanie), les précipitations tombées depuis début mai en France ont « soulagé les cultures » et « permettent de retrouver un certain optimisme sur les récoltes à venir », appuie le cabinet spécialiste des marchés agricoles. Pour l'heure, le taux de blé "bon à très bon" reste à 79 % selon FranceAgriMer, contre 55 % l’an dernier et 75 % en moyenne quinquennale.
Retour de l'optimisme sur les moissons à venir.
Vers un record aussi en Argentine
« La situation est inchangée en orges d’hiver et en blé dur, avec respectivement 76 et 69 % de "bons à excellents", complète Agritel. Les orges de printemps progressent à 85 % (+ 3 points par rapport à S-1). » En colza, l'état des parcelles s'est amélioré en France, en Europe où la production est attendue à 16,6 Mt (en progression de 500 kt par rapport à 2020), tout comme au Canada.
« Ces excellentes projections pour 2021 en blé comme en maïs (mis à part au Brésil toujours soumis à une forte sécheresse et où la production risque d'être très en deçà des 102 Mt projetées par l'USDA), liées à une meilleure météo dans les principaux bassins de production, pèsent sur les cours de ces céréales », conclut Marius Garrigue.