Insecticides et épandage : les dérogations activées « lorsque nécessaire »

La présidente du premier syndicat agricole français s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec le ministre de l'agriculture, Stéphane Travert, au lendemain d'une passe d'armes entre le ministre et son collègue de la Transition écologique, Nicolas Hulot, sur ces deux sujets. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a donné raison à Nicolas Hulot et confirmé l'interdiction des insecticides « tueurs d'abeilles ».

Christiane Lambert a dit qu'elle ne voulait « pas opposer agriculture et environnement ». « Je ne suis pas d'accord avec la formule bras de fer utilisée par la presse, mais les possibilités de dérogation sont dans la loi et seront activées lorsque nécessaire. Il n'y a rien de changé », a ajouté la responsable de la FNSEA.

La loi sur la biodiversité de 2016 interdit les néonicotinoïdes, insecticides nocifs pour les abeilles, dès le 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles jusqu'au 1er juillet 2020, au cas par cas, quand il n'y a pas d'alternative à court terme. La législation française prévoit également l'interdiction de l'épandage aérien de pesticides, avec des dérogations. Parmi les possibilités de dérogation, Christiane Lambert a cité l'épandage aérien en Camargue sur les zones de riziculture non accessibles et en viticulture sur certains coteaux alsaciens escarpés.

La présidente de la FNSEA a indiqué que les syndicats agricoles avaient rendez-vous avec Nicolas Hulot le 3 juillet au matin.

« Nous avons tous les jours des exemples qui montrent que la transition écologique est en marche en agriculture, nous avons 10 ou 15 ans d'expérience sur ce sujet » a-t-elle affirmé, en citant « l'énergie agricole », via le « biocarburant, la biomasse ou la chimie verte », la « biodiversité cultivée », avec notamment « les 42 vaches de races restant en France » et « la gestion de l'eau ».

Sur l'organisation des futurs Etats généraux de l'alimentation, ils devraient s'ouvrir début juillet et dureraient jusqu'à fin novembre, selon elle. Dans ce cadre, sa première priorité est d'obtenir de meilleurs prix payés aux agriculteurs pour leurs productions, alors que la moitié d'entre eux gagnent moins de 350 euros par mois. « Nous poussons pour des aménagements très concrets » de la loi LME (loi votée en 2008 pour relancer la concurrence, renforcer l'attractivité du territoire et améliorer le financement de l'économie, NDLR) afin de « sortir du dogme du prix bas », et éviter « l'effondrement de certaines filières qui ne tiennent plus » a-t-elle dit. Le but est d'arriver à « envisager les relations commerciales » avec l'industrie et la distribution « de façon différente » d'ici l'ouverture des négociations commerciales annuelles en octobre.

Dans un pays comme la France, « reconnue à l'international » pour sa gastronomie, les Etats généraux doivent aussi permettre « d'élargir la vision de l'alimentation », et « nous proposerons des intervenants dans les dix groupes de travail qui seront désignés », a-t-elle dit.

L'association France Nature Environnement s'est pour sa part inquiétée mardi que la société civile ainsi que les questions de la lutte contre le réchauffement climatique, et de l'impact de la qualité de l'alimentation sur la santé des Français soient « totalement écartées de ces premières discussions ». L'association compte publier mercredi une lettre ouverte au Président de la République concernant ce grand chantier à venir.

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