L'andainage avant récolte, une pratique bien utile dans certaines situations

Semis dans le sec, puis un hiver très humide... les conditions climatiques de cette campagne n'ont pas été favorables au développement de la parcelle de colza (12 ha) de Stanislas Pieters, agriculteur près d'Illois en Seine-Maritime (63 ha : lin fibre, colza, céréales...). L'exploitant agricole, qui a réalisé un Colzor trio au mois d'août en post-semis prélevée, s'est fait dépassé par les adventices dans cette parcelle : matricaire principalement et laitron. Afin de limiter les impuretés à la récolte, il a donc décidé de tester, pour la première fois cette année, l'andainage du colza.

Bien repérer le stade optimal

« Sans ça, je ne vois pas comment on pourrait le récolter sec », indique Stanislas Pieters. Il a fait appel à la CABC, filiale de prestations de travaux agricoles du groupe Noriap, qui est équipée d'une faucheuse andaineuse automotrice John Deere W150. Pour démarrer l'andainage, il est important de surveiller le stade optimal pour ne pas égrainer la culture et en même temps, ne pas altérer son potentiel de rendement. « Le colza doit alors être à un taux d'humidité entre 30 et 35 %, c'est-à-dire quand les graines dans les siliques passent du vert au rouge brun. À repérer sur les hampes secondaires », précise Gauthier Poiret, responsable développement de la CABC pour les régions Ponthieu, Vimeu et Pays de Bray.

Stade optimal pour l'andainage du colza
Faucher le colza à 30-35 % d'humidité permet de ne pas égrainer la culture, tout en optimisant son potentiel de rendement, indique Gauthier Poiret. (©Terre-net Média)

Attention aussi à « couper assez haut afin de laisser de l'air passer sous l'andain (0,5 à 0,6 m minimum) », selon Terres Inovia. Ensuite, Stanislas Pieters va pouvoir reprendre l'andain avec sa moissonneuse-batteuse classique 4-5 jours après si les conditions climatiques sont bonnes. En cas de temps plus couvert ou humide, la reprise de l'andain peut être effectuée jusqu'à 10-12 jours plus tard », ajoute Gauthier Poiret.

Une alternative quand les plantes compagnes n'ont pas été détruites par le gel

Andainer le colza deux à trois semaines avant la date théorique de récolte permet également « de faire face à la présence de siliques au moment de la moisson et ainsi « d'homogénéiser la maturité des siliques », explique Gauthier Poiret, responsable développement de la CABC pour les régions Ponthieu, Vimeu et Pays de Bray. Cette technique est beaucoup utilisée, à cet effet, au Canada notamment. Autre situation où cela peut être intéressant : « pour des colzas associés où les plantes compagnes (type fenugrec, vesce ou féverole) n'auraient pas été détruites par le gel en hiver et deviendraient envahissantes ». On évite ainsi la présence de trop de verdure dans les grains de colza à la récolte.

« Un gain de 4-5 q/ha de colza »

Si cette pratique entraîne un passage supplémentaire, « elle permet généralement un gain de 4-5 q/ha d'après les essais Terres Inovia », indique Gauthier Poiret. Avec l'andainage, « on limite le taux d'impuretés ». C'est aussi un « moyen d'homogénéiser le taux d'humidité de la parcelle » afin d'éviter de récolter des parcelles à 4,5-5 % d'humidité et de garantir ainsi la totalité du rendement potentiel ».

Côté charges, le coût de la prestation d'andainage du colza est d'environ 60 €/ha. Dans sa parcelle, Stanislas Pieters a demandé à laisser une bande témoin qu'il récoltera de manière classique pour comparer les deux méthodes. Résultats à suivre donc !

De gauche à droite : Stanislas Pieters, Gauthier Poiret et Alexandre Pieters
De gauche à droite : Stanislas Pieters, Gauthier Poiret et Alexandre Pieters. (©Terre-net Média)

Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article