Les risques de carence en soufre du colza sont accrus pour les sols à risque de lessivage et à faible minéralisation (sols superficiels argilo-calcaires, sableux et pauvres en matières organiques), tout particulièrement lorsque les pluies cumulées de novembre à février sont supérieures à 350 mm.
Ce seuil est dépassé, cette année, dans une grande partie de nos territoires, les réserves fournies par le sol pourraient être très basses dans de nombreuses situations. Une impasse de l'apport en soufre pourrait ainsi être compromettante cette campagne.
Pourquoi apporter 75 U de soufre SO3 en colza ?
Compte tenu du niveau de perte de rendement associé à une carence de soufre (jusqu’à 10 voire 20 q/ha), Terres Inovia conseille d’apporter 75 kg/ha de SO3 sous forme sulfate.
L’apport doit avoir lieu au moment où l’absorption journalière de soufre par la culture devient très élevée alors que la minéralisation du soufre organique est encore trop lente dans le sol pour satisfaire les besoins de la culture. La quantité de soufre dans le sol est certes généralement élevée mais essentiellement sous forme organique, non utilisable directement par les plantes.
Les parcelles recevant des apports organiques méritent-elles un conseil particulier ?
Les parcelles avec apports réguliers de Prosont potentiellement moins exposées à la carence, mais le risque reste bien présent. D’avis d’expert, et uniquement pour les situations recevant des apports organiques réguliers (au moins tous les 2 à 3 ans), Terres Inovia conseille un apport de l’ordre de 50 unités de SO3/ha, au lieu de 75.
La forme de l’engrais soufré est importante
De nombreux engrais soufrés sont utilisables en colza. Les formes sulfates sont les seules assimilables. Elles peuvent être associées souvent à d‘autres éléments (N, P2O5, MgO, K2O : sulfate d’ammoniaque, ammonitrate soufré, solution azotée soufrée, kiésérite, etc.