Toujours dans le cadre de sa série "Les pieds dans les champs", Terres Inovia nous partage le témoignage d'Anicet Bretagne, producteur de chanvre. Pour l'agriculteur icaunais, la culture présente plusieurs atouts : « c'est d'abord une plante peu gourmande en intrants, elle nécessite peu d'engrais et zéro produit phyto sur l'ensemble de son cycle. Et elle dispose d'une multitude de débouchés », explique-t-il.
En effet, on récolte la graine du chanvre, appelée le chènevis, qui peut être utilisée en alimentation animale (oisellerie, pêche pour faire les amorces...) et également en alimentation humaine. « Pour la paille, les fibres ainsi que le bois (la chènevotte) et les poussières peuvent servir. Parmi les principaux débouchés : pâte à papier, textile, plasturgie... ». Autres débouchés possibles : « la fleur et la feuille du chanvre à travers le CBD. On a désormais l'autorisation de les récolter, ces organes sont les plus riches en CBD », précise Louis-Marie Allard, ingénieur de développement chez Terres Inovia.
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« C'est aussi une bonne tête de rotation : un blé derrière le chanvre équivaut à peu près à un blé de pois ou à un blé de colza », ajoute l'agriculteur. « Grâce à son pivot qui est capable de descendre loin pour aller chercher l'eau, la culture est intéressante pour la structure du sol ». Côté économique, le chanvre représente « la 2e meilleure marge » des cultures de son exploitation, après le blé tendre, précise Anicet Bretagne. Une culture pour laquelle il s'engage contractuellement pour 5 ans, sur un tonnage déterminé.
Parmi les points de vigilance, l'agriculteur met en avant la phase d'implantation qui « peut être relativement délicate. Il faut veiller à intervenir dans de bonnes conditions ». La récolte aussi demande de la vigilance, précise Louis-Marie Allard. Concernant cette intervention, deux techniques sont possibles. La première, utilisée par Anicet Bretagne, se réalise en deux passages : « on vient couper la tige très haut pour récolter les graines avec une moissonneuse-batteuse classique. Ensuite, on utilise une faucheuse à sections et une presse à balles rondes ». « Pour l'autre technique, la récolte se fait en un seul passage avec un matériel équipé de becs Kemper. L'intégralité de la biomasse va alors entrer dans le convoyeur et sera triée, avec d'un côté le chènevis, et l'andain de paille derrière la machine ».