Contexte 2024
Octobre est resté globalement perturbé et maussade avec des températures de saison. Les arrivées d’altises en parcelle se sont faites « au compte-goutte », dès le 20-25 septembre sans grande menace pour les colzas.
Les niveaux de croissance du colza ces jours-ci ne sont pas aussi élevés qu’en 2023 et 2022, ce qui peut être un handicap pour la culture en cas de pression larvaire. La surveillance vis-à-vis des larves d’altises doit désormais se mettre en place
Évaluation du risque avant toute intervention
La gestion des larves de grosses altises d'hiver repose sur une approche raisonnée qui combine des pratiques agronomiques et une évaluation précise du risque à la parcelle. Cette évaluation inclut plusieurs critères, tels que :
- La réussite de l'implantation d'un colza robuste avant l’hiver ;
- Le suivi de la dynamique de croissance et de l'état sanitaire de la culture ;
- La modélisation de dates d’apparition de stades larvaires (information fournie dans les BSV) ;
- Le diagnostic de la présence ou de l'absence d'insectes (méthode Berlèse fortement recommandée).
Larves de grosse altise, préjudiciable en cas de forte pression
Quelle que soit la région et les résistances présentes, n’intervenez qu’après l’évaluation du risque à la parcelle. Lorsqu’elle est nécessaire, la protection est à appliquer dès que les conditions de traitements sont réunies (températures douces de préférence autour de 8-10 °C).
En l’absence de risque agronomique, le seuil est de 5 larves par plante et en cas de risque agronomique identifié, le seuil est de 3 larves d’altises par plante.
Zone de dérogation : un usage encadré des insecticides
La récente autorisation de mise sur le marché de Minecto Gold (cyantraniliprole) à titre de dérogation 120 jours (art53 – REG 1107/2009) du 25 septembre au 31 décembre 2024 est limitée aux régions Grand-Est, Bourgogne- Franche Comté, Ile de France, Centre-Val de Loire, départements de l’Allier, du Puy de Dôme, de l’Aisne et de l’Oise concernés par les phénomènes avérés de forte résistance des grosses altises aux pyréthrinoïdes.

Quelles alternatives hors zone de dérogation ?
Nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire.
Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.
Auteurs : Julien Charbonnaud - région Centre-Val de Loire ; Jean Lieven - Normandie, Ile-de-France Ouest ; Thomas Mear - Bretagne, Pays de la Loire ; Elodie Tourton - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin.