Selon les dernières estimations d'Agreste (au 1er décembre 2019), la sole de colza d'hiver baisserait de 4,9 % sur un an et de 26,8 % par rapport à la moyenne 2015-2019 pour s'établir à 1 049 milliers d'hectares (« au plus bas depuis 2002 »).
D'après les experts Terres Inovia, les surfaces sont stables dans les Hauts-de-France, où l'on avait enregistré un recul limité. En région Lorraine, la baisse de la sole en colza est de l’ordre de 30 % par rapport à n-2. Globalement sur le Grand Est, la baisse est plus modérée avec - 20 %. Enfin, pour la région Bourgogne-Franche-Comté, les surfaces en colza sont en net recul. Les pertes de surfaces sont de l’ordre de - 50 % et plus par rapport à 2018 sur les plateaux et sols superficiels. L’impact du sec à l’implantation est plus mitigé en terres profondes.
Un développement hétérogène des colzas conditionné par la date de levée
Les premières pesées de biomasse enregistrées dans le réseau BSV montrent des biomasses hétérogènes dues aux conditions séchantes de début de cycle. Ces dernières s’étalent de 80 g/m² à 3,5 kg/m² avec une moyenne à 1,2 kg/m² dans la région Nord & Est de Terres Inovia. Les parcelles semées tôt (début-mi-août), de façon à bénéficier des quelques pluies de fin d’été, sont bien développées (biomasse en entrée hiver de 1 500 à 3 500 g/m²). Les plantes de service associées sont elles aussi bien développées avec des biomasses ≥ 300 g/m².
On profite du ???du jour pour 1?? tour dans les essais #Colza, les #culturesassociés ??????ont bien passé la petite période de gel en fin d'année. @noriapcoop @terresinovia pic.twitter.com/f5nsaketWW
— Station ACE NORIAP (@ServtecPvNORIA) January 7, 2020
Les levées concomitantes de repousses de céréales ont souvent pénalisé la croissance du colza en début de cycle lorsqu’elles n’ont pas été maîtrisées très précocement. Les parcelles levées tardivement (2e quinzaine de septembre) dans les secteurs particulièrement secs ont bénéficié du retour des pluies en octobre ainsi que des températures clémentes pour pousser. Ainsi, les derniers semis (ou resemis) ont pu atteindre une biomasse modérée (de 100 à 800 g/m²) mais parfois satisfaisante en entrée hiver. L’avenir de ces levées tardives dépendra des rigueurs de l’hiver (gel, excès d’eau).
Une pression ravageurs à l’automne en recul par rapport à l’année dernière
Contrairement à la campagne précédente, les larves d’altises ont été relevées précocement dans les parcelles avec les premières larves signalées début octobre. La pression est très variable d’une parcelle à l’autre, mais en tendance elle est plus faible. Afin d’évaluer le risque de sa parcelle vis-à-vis de ces larves, vous pouvez utiliser la méthode Berlèse pour le dénombrement des larves et la grille d’évaluation pour évaluer le risque.
Retour de la trêve des confiseurs.
— Olivier COSTE (@OlivierCOSTE2) January 6, 2020
Merci pour ton comptage @BONNIN1402 #essai #colza, avec 23.6 larves #altises par plante.
Notre #agriculteur nous a laissé un témoin le 26 décembre,par un beau soleil ??,un peu comme aujourd’hui.
Aurons nous,des symptômes lors de la St Valentin? pic.twitter.com/NxmMDNfbzA
Les conditions sèches ont favorisé la présence de mouches du chou en début de cycle imposant localement des resemis et/ou impactant négativement le développement du colza. Les conditions clémentes du mois d’octobre ont limité l’impact du ravageur sur les parcelles plus développées.
Une flore inhabituelle et un désherbage des graminées difficile
Dans l’ensemble, les parcelles sont propres. Certaines parcelles sont encore concernées par la présence de graminées, principalement des repousses de céréales, qui ont été difficilement gérées lors du semis à cause des conditions hydriques difficiles. Des mercuriales et chénopodes ont été observés pendant l’automne mais ont été naturellement gérés par le gel des derniers jours lorsqu’ils n’ont pas été éliminés par une application de Mozzar en post levée.