Outre son incidence néfaste sur le blé français et plus généralement sur celui produit dans l'ouest de l'Europe, l'augmentation des perspectives de récolte en Russie pour 2019 a également des conséquences sur le blé américain, dont le cours a diminué de plus de 4 % la semaine passée. Or celui-ci est déjà tiré à la baisse par l'amélioration des conditions météo dans les principales zones céréalières, victimes d'un excès d'eau ou à l'inverse d'un manque de pluies.
La semaine dernière, Offre et demande agricole et Agritel avaient en effet relevé leurs estimations de production de blé russe pour 2019, de 3 et 3,8 Mt respectivement (à 83,4 Mt pour le premier et à 78,8 Mt pour le second) alors que les conditions sèches pourraient pénaliser les cultures en Europe de l'Ouest, les précipitations annoncées dans les jours à venir risquant d'être hétérogènes.
L'origine russe devrait donc concurrencer à nouveau le blé français, et même de façon plus marquée que précédemment, comme d'ailleurs celui produit dans les autres pays européens soumis à un déficit hydrique, avait insisté le directeur d'Agritel Michel Portier. D'autant que la météo est au contraire plutôt favorable dans le bassin mer Noire.