Guillaume Gressin: «Pour 2015, j’ai déjà gagné 6.000 € avec les marchés à terme»

Céréalier à Oizon, dans le Cher, Guillaume Gressin suit quotidiennement l'évolution des cours des céréales sur les marchés physiques et à terme. (©Terre-net Média)
Céréalier à Oizon, dans le Cher, Guillaume Gressin suit quotidiennement l'évolution des cours des céréales sur les marchés physiques et à terme. (©Terre-net Média)

Guillaume Gressin, céréalier à Oizon, dans le Cher
Céréalier à Oizon, dans le Cher, Guillaume Gressin suit quotidiennement l'évolution des cours des céréales sur les marchés physiques et à terme. (©Terre-net Média)

Chaque matin, c’est le même rituel : Guillaume Gressin se connecte à son outil de suivi des cotations pour vérifier les évolutions de prix des dernières heures et lire les commentaires des analystes de marché. Depuis 2007, ce céréalier installé à Oizon, au Nord du Cher, utilise les marchés à terme comme socle de sa stratégie de commercialisation de ses céréales.

« Lorsque je me suis installé sur l’exploitation familiale en 1996, mon père et moi avons pris notre indépendance à l’égard de notre coopérative en matière de conseil. J’ai commencé à m’intéresser aux marchés à terme pour mieux vendre mes récoltes », explique le producteur.

L’agriculteur commence par suivre des formations avec Offre et demande agricole, dont le siège est à Bourges. Puis il commence à prendre des positions sur les marchés. « Au début des années 2000, je ne les utilisais pas chaque année. Mais depuis huit ans, le marché à terme est devenu indispensable à ma stratégie de commercialisation. »

Un prix objectif de 180 €/t en blé

L’agriculteur vend rarement sa production physique avant moisson. L’agriculteur dispose de 1.800 t de capacités de stockage en cellules auxquelles s’ajoutent 400 t de stockage à plat. « Je stocke du blé, le colza et le triticale, qui est en contrat de semences. » En l’absence de séchoir, impossible pour lui de stocker du maïs. Le reste de la production est stocké dans les silos d’Axéréal, qu’il aperçoit depuis sa cour de ferme. « Pas besoin d’être en mesure de tout stocker chez soi pour utiliser les marchés à terme », rappelle l’agriculteur.

Avec la coopérative, Guillaume Gressin n’opte jamais pour les prix d’acompte. « Je vends tout en prix ferme, en fonction des opportunités de marché après la moisson. » En revanche, il n’hésite pas à acheter des options à terme, pour profiter d’une éventuelle hausse quand les marchés sont bien orientés ou, au contraire, pour se couvrir d’une possible baisse. Abonné aux services d’Oda, l’agriculteur suit les conseils des analystes avant de se positionner. Au regard de ses coûts de production, le céréalier s’est fixé un prix objectif de 180 €/t en blé.

Des puts pour se couvrir d’une éventuelle baisse des cours

Pour la prochaine récolte, l’agriculteur a déjà procédé à plusieurs opérations d’optimisation, lui permettant de gagner un peu plus de 6.000 €. « En septembre dernier, j’ai vendu 5 lots de blé sur l’échéance décembre 2015 à 183 €/t, que j’ai rachetés 176 €/t. Et en décembre dernier, j’ai vendu 10 lots à 195 €/t que j’ai rachetés en mars à 186 €/t.

En 2014, pour atteindre au mieux cet objectif, le producteur avait passé de nombreux « puts », des options pour se prémunir d’une baisse des cours. « Les options étant bon marché, j’avais acheté plusieurs puts entre avril et juin pour couvrir 750 t de blé sur les 900 t prévues. J’ai payé ces options de 6 à 8 €/t pour une échéance novembre 2014 à 195 €/t. J’ai soldé mes positions à un prix de 156-158 €/t. En déduisant le coût de l’option, j’ai ainsi réalisé une plus-value d’environ 33 €/t, qui est venue s’ajouter à mes ventes physiques à 130 €/t.

Il faut un minimum de trésorerie disponible pour pouvoir passer les ordres.

L’agriculteur avait suivi la même stratégie pour son maïs. Les options prises lui ont permis de gagner une dizaine d’euros supplémentaires par rapport au montant de ses ventes physiques. Toutes céréales confondues, sur un volume de 1.400 t, Guillaume Gressin avait couvert 800 t sur les marchés à terme.

Outre l’assiduité et un goût prononcé pour suivre quotidiennement les marchés, l’utilisation des marchés à terme comme outil de gestion du risque prix présente un inconvénient. « Entre les appels de marge et les dépôts de garantie au moment de passer les ordres, il faut un minimum de trésorerie disponible pour pouvoir passer les ordres. »

Avec l’utilisation des marchés à terme, Guillaume Gressin n’est pas certain de « gagner plus » sur le long terme. « Il y a des bonnes stratégies certaines années, et parfois des ratés. Mais je suis beaucoup plus serein car ces outils m’offrent plus de visibilité. »

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