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Quel est le risque encouru pour la culture ?
De la levée à 3 feuilles, les insectes grignotent les jeunes plantules et peuvent provoquer perte de vigueur et retard de développement de la culture voire disparition de plantules dans les cas extrêmes.
La nuisibilité augmente d’autant plus que le rapport de force « vigueur du colza / prélèvements foliaires » est défavorable à la culture. Le seuil de dommage réel est atteint à partir de 25 % de « grignotement » des cotylédons et premières feuilles. Plus les dégâts arrivent tôt (sur cotylédon notamment), plus les préjudices s’accroissent.
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Moins de 25 % de la surface foliaire détruite | Plus de 25 % de la surface foliaire détruite |
Quelle tactique adopter en cas d’arrivée des insectes ?
Les captures dans les cuvettes jaunes (position enterrée) servent à détecter l’arrivée puis l’activité des altises d’hiver. Les pièges jaunes ne sont pas un outil de décision de traitement. C’est l’observation très régulière, à la parcelle, de l’état du colza entre les stades cotylédons et 3 feuilles qui guide le raisonnement. Observer au crépuscule, ou mieux, dans l'obscurité si activité d'altises il y a.
En cas de besoin, les traitements se réalisent sur un colza n’ayant pas atteint le stade 3 feuilles étalées. Au-delà, le colza supporte généralement les morsures d’altises. Cette année particulièrement, il faudra tenir compte éventuellement des autres insectes défoliateurs (petites altises, larves de tenthrèdes) qui ont déjà commencé à brouter les premières feuilles, mais aussi de l'hétérogénéité des stades au sein d'une même parcelle.
Plus que le seuil, la vitesse d’accumulation des dégâts et la vitesse de croissance de la culture sont les critères à prendre en considération, quasiment au jour le jour pour bien appréhender le risque. Seul un suivi hebdomadaire permet de bien discerner les morsures anciennes et récentes.
Surtout pas d’affolement, évitez les traitements inconsidérés !
Dans un contexte de résistance des altises d’hiver aux pyréthrinoïdes, la lutte insecticide contre les altises ne doit s’envisager que :
- si la survie de la culture est incontestablement menacée, du stade cotylédons jusqu’à 3 feuilles étalées du colza ;
- à partir d’un raisonnement à la parcelle (observation minutieuse de l’évolution des dégâts) ;
- si les insectes sont suffisamment actifs et nombreux (rappel : insecte à activité nocturne) ;
- si la culture pousse moins vite qu’elle n’est dévorée ;
- en respectant les précautions et règles d’usage des insecticides (volume d’eau…).
Quel(s) produit(s) en cas de besoin ?
Si une intervention s’avère nécessaire contre les altises adultes et pour réduire la pression de sélection d’individus résistants aux pyréthrinoïdes, les alternatives recommandées sont :
- Boravi WG 1.0 kg/ha (phosmet) à incorporer dans une eau acide, 2 applications max/an. Attention, produit non mélangeable avec toute autre substance active.
- Si Boravi n’est pas disponible, utiliser de préférence Daskor 440 / Patton M 0,625 l/ha (chlorpyriphos méthyl + cyperméthrine, 1 application max/an)
Bon à savoir ! L’ altise d’hiver est active surtout dans les premières heures qui suivent la tombée de la nuit. C’est pourquoi l’application en soirée est à privilégier avec un volume de bouillie d’au moins 150 à 200 l/ha.
Pas d'amalgame ! L’insecticide appliqué au moment du pic d’activité des adultes n’est pas recommandé pour lutter contre les infestations larvaires ultérieures. En cas de morsures ou de présence d’altises non préjudiciable pour le colza (stade > B3), un tel traitement « d’assurance » ou « de nettoyage » est à proscrire. Il existe des moyens de lutte directe contre les larves d’altises.
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