Pour bien appréhender le risque ravageurs, la cuvette jaune doit être positionnée à hauteur de végétation, rappelle Terres Inovia. (©Terres Inovia) La mise en place d’un réseau de pièges et la bonne identification des insectes capturés restent les meilleurs indicateurs pour appréhender le risque encouru par le colza. Les cuvettes jaunes doivent être positionnées à hauteur de végétation. Après avoir gagné la parcelle, bon nombre de charançons de la tige vivent cachés sous le couvert et y poursuivent leur activité d’alimentation et reproduction. Il devient alors difficile de les remarquer.
Et vous ? Avez-vous déjà mis en place une cuvette jaune dans vos parcelles de colza ? Si 56 % des agriculteurs indiquent ne pas en utiliser selon un sondage publié sur Terre-net entre le 16 et le 23 février 2021 (1 025 votants), ils sont 29,7 % à l'avoir fait. Et 14,3 % des votants préfèrent encore attendre un peu.
NB : Les résultats de ce sondage sont indicatifs (l’échantillon n’a pas été redressé).
Bien comprendre le risque
Le risque repose sur la présence d’insectes aptes à pondre conjuguée à la présence de tiges tendres (colza en cours de montaison). La maturité sexuelle des femelles est acquise en moyenne huit jours après leur arrivée dans la culture ; cette durée est cependant variable.
On remplit le frigo pour les #colza #acs,
— MasterBT - Stéphane Olivier (@Master_BT) February 16, 2021
Semaine dernière c’était N39
Aujourd’hui PolySulfate pour S, K et Mg le phosphore a était apporté sur la ligne au moment du semis
Mnt on surveille le Charançon de la tige ?? #FrAgTw pic.twitter.com/Hw4zmD1JUt
J'ai observé un risque de #Charançons de la tige du #colza sur Colza (Reprise de vegétation) le 22/02/2021. @companion_fr
— Patrick Pigeon ???????????? (@Pat2816) February 22, 2021
Ça n'a pas trainé!
15 captures depuis vendredi dernier!
...et aussi une bonne quantité de #mélighètes. pic.twitter.com/zYsbTzSkZr
Passé ce délai, elles cherchent à pondre en piquant la zone de la tige la plus tendre. Le risque potentiel pour la plante débute donc dès l'apparition des premiers entre-nœuds (stade C2) et se poursuit jusqu'à la fin de la montaison (stade E).
Le risque potentiel pour le colza face aux charançons du bourgeon terminal débute donc dès l'apparition des premiers entre-nœuds (stade C2) et se poursuit jusqu'à la fin de la montaison (stade E). (©Terres Inovia)
Lutter au bon moment si nécessaire
En période de risque, la lutte vise à limiter au maximum le nombre d’adultes avant l’entrée en ponte des femelles. Pour ce ravageur, aucun seuil d’intervention n’est établi. Le nombre d’insectes piégés dans la cuvette n’est absolument pas corrélé à la gravité du risque. La seule présence du ravageur dans les parcelles constitue une menace.
La tactique de lutte doit forcément se fonder sur les relevés rapportés par les réseaux de cuvettes jaunes (BSV ou autres) et le stade du colza. La règle consiste à intervenir dans les jours qui suivent les premières captures significatives pour protéger les colzas en cours de montaison. Il est parfois difficile de couvrir la totalité de la période de sensibilité.
Il faut trouver le meilleur compromis entre stade du colza, dynamique de captures, prévisions climatiques favorables à l’activité des charançons de la tige et conditions optimales de traitements.
Limiter l’apparition de résistances et préserver les auxiliaires !
Les résistances aux insecticides pyréthrinoïdes tendent à se développer. Pour préserver les insectes auxiliaires et limiter le risque de sélection de ravageurs résistants, il convient de proscrire tout traitement hâtif ou systématique à des fins purement sécuritaires. Au printemps, afin de limiter la pression de sélection, si cela s’avère nécessaire, ne pas utiliser plus de deux insecticides du même mode d’action même contre deux insectes différents. Respecter la réglementation et les règles de décisions de lutte contre l’ensemble des ravageurs du colza.
Des dégâts directs et indirects
À partir du stade C2 du colza, les œufs déposés par le charançon dans les tiges engendrent potentiellement de graves dégâts, d’autant plus apparents (tige éclatée ou déformée) que la ponte s’effectue dans une tige en croissance rapide. D'une manière générale, les pontes sensibilisent les plantes aux stress ultérieurs et limitent leurs capacités de compensation. Un stress hydrique sur un colza affaibli préalablement par le charançon de la tige et/ou une infestation larvaire de grosses altises est ainsi plus dommageable. La sensibilité du colza à certaines maladies fongiques peut aussi être augmentée.
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