Les semis de colza sont bien avancés dans la plupart des régions. Les premières levées sont contrastées et celles issues de semis de début août peuvent être très laborieuses en sols argilo-calcaires, notamment dans les régions Centre et Poitou-Charentes. En Bretagne et Normandie, du fait de contextes particuliers (forte réserve en azote, secteurs de littoral) ou des chantiers de récolte de lin, les préparations et les premiers semis sont plus récents.
J+7, #colza ça pousse ! ???? pic.twitter.com/avyNYbDx8u
— Bastien P ?? (@bastienpap) August 26, 2019
Avec les conditions chaudes et sèchent qui perdurent, on trouve un peu de tout dans les parcelles semées en #colza en debut de semaine dernière.??
— Pat28???????????? (@Pat2816) August 26, 2019
Et vu les prévisions #météo a 10j, je me demande si je préfère pas la graine qui ne germe pas.
Et vous? pic.twitter.com/AzhK7675Wk
Des punaises signalées de façon localisée dans plusieurs régions
Depuis 15 jours, des attaques de punaises sont signalées dans quelques parcelles de colza (dép. 03, 09, 16, 18, 21, 31, 36, 37, 38, 45, 63, 77, 79). Il semblerait que l’insecte incriminé soit une punaise de la famille des Lygéidés du genre Nyzius, connu pour avoir déjà engendré ponctuellement des dégâts lors d’étés particulièrement chauds et secs. Ces punaises – au stade larvaire - se déplacent en procession sur le sol, cherchent des sources de nourriture et s’arrêtent notamment sur les plantules de colza. Cet insecte polyphage s’alimente également sur des légumineuses (trèfles, repousses de pois), des chaumes de blé et des chénopodes. Les pullulations gagnent parfois les maisons d’habitations en bordure de parcelle.
Les attaques sur colza commencent par le bord des champs et progressent à l’intérieur dans les parcelles si les conditions favorables persistent et au fur et à mesure que les colzas dépérissent. Le phénomène est impressionnant car les plantules de colza flétrissent sans aucun autre symptôme apparent. Les colzas vulnérables à cause de la sécheresse ne font pas le poids face à ces milliers d’individus qui ponctionnent leur sève jusqu’à leur dessèchement complet.
Aucune spécialité n'est homologuée contre cet insecte non classé parmi les ravageurs actuels du colza. Les traitements testés semblent peu efficaces quelle que soit la famille insecticide choisie. Seule l'irrigation ou le retour de pluies calment le phénomène.
Des punaises sont signalées localement sur colza. Elles sont polyphages et cherchent des sources de nourriture et s’attaquent notamment aux repousses de colza et aux premiers semis. (photos Terres Inovia et Jean-David Chapelin-Viscardi) https://t.co/S6ZkFhYQQX pic.twitter.com/GZ8333YMKJ
— Laurent JUNG (@laurentjung54) August 29, 2019
Désherber ou attendre ?
Côté désherbage, le manque d’eau et donc les sols très secs (notamment argileux) peuvent mettre à mal les produits racinaires appliqués en prélevée du colza (irrégularités d’efficacité attendues sur les graminées, géraniums et crucifères notamment). Rappelons que pour escompter une bonne efficacité, il faut idéalement un cumul de 20 mm de pluie les 20-30 jours qui précèdent les applications et un minimum de 20 mm de pluies dans les 15-20 jours après. La napropamide incorporée avant semis est quant à elle moins sensible aux conditions sèches que les molécules de prélevée.
Pour les agriculteurs ayant décidé d’attendre le stade rayonnant/premières feuilles du colza pour désherber en post-levée précoce (uniquement avec produits type Novall, Butisan, Rapsan Tdi, Alabama, Springbok, Tanaris), les références montrent en général que :
- De bonnes efficacités sont préservées sur alchémilles, anthémis, matricaires, gaillet, véroniques, mourons, vulpins, coquelicots, laiterons, lamiers, séneçons,
- Des irrégularités ou baisses d’efficacités sont à attendre sur géraniums, raygrass, bleuet, capselle, stellaire, sanves, ravenelles.
La nouveauté herbicide Mozzar/Belkar à spectre anti-dicot de post-levée et, de façon plus spécifique le produit Fox, seront des opportunités pour compléter ou moduler les doses des produits de prélevée/post précoce. Retrouvez plus d'infos à ce sujet sur Terres Inovia.
Les repousses de céréales sont aussi à surveiller. Dans le sec, les faux semis ont été inefficaces. Les repousses peuvent faire une forte concurrence au colza dès les plus jeunes stades. Un diagnostic s’imposera en parcelle pour décider d’un rattrapage éventuel à l’aide d’un AGF.
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