À la veille de la moisson 2020, David Forge nous emmène faire un tour de plaine pour voir l'état général de ses cultures. On commence par un premier champ de colza : « on le voit changer, il devient jaune. Quelques taches de maladies sont présentes sur les siliques, mais sans gravité. On peut aussi observer des ronds de plantes couchés, à cause d'un mois de mai pluvieux et venteux », explique l'agriculteur dans une vidéo sur sa Chaîne agricole. Il passe aussi par un champ de colza qu'il n'a pas semé, qui est toujours « en bon état ».
David Forge avait hésité à retourner une autre parcelle de colza à cause de soucis de levée : « ayant été semée un peu plus tard, elle avait moins profité des orages. Et finalement le colza a bien compensé depuis. »
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Des cultures plutôt en bon état, malgré des semis d'automne-hiver perturbés par la météo
Petit détour ensuite du côté des orges d'hiver, semées à la mi-octobre où l'agriculteur remarque l'installation de maladies du feuillage. « La parcelle jouit toutefois d'un beau peuplement et de beaux épis, avec des grains au stade pâteux ». Semée 10 jours plus tard, une parcelle de blé a, elle, été affaiblie par les conditions humides de l'automne. « On observe un nombre d'épis réduit de moitié par rapport à un semis en bonnes conditions. » David Forge nous montre également une parcelle de blé semée en décembre, au moment des gelées : « elle a un bel aspect, j'avais un peu forcé la densité vu les conditions (plus de 300 graines/m²) et semé un mélange variétal : Accro, Ascot, Garcia, Cesario et Macaron. Il y a, par contre, pas mal d'émergence de vulpins qui viennent concurrencer la culture, n'ayant pas pu être désherbée à l'automne ». Les semis de féveroles ont aussi été décalés en janvier. « Mais la culture a bien rattrapé son retard », ajoute David Forge.
Du côté des cultures de printemps, le tournesol semé début avril est dans « un très bel état sanitaire », « la pression pucerons est restée relativement faible et gérée par les auxiliaires. Les limaces et les lièvres ont, par contre, entraîné des pertes de pieds. La densité actuelle est de 5 plants/m², qui sera, je l'espère, suffisante pour un rendement optimal. Au moment de la levée, les plantules ont aussi été attaquées par des pigeons ».
L'agriculteur cultive aussi de la luzerne, vendue en fourrage à des voisins éleveurs de chèvres. L'année dernière, cette parcelle avait produit 6 tonnes de MS/ha. Cette année, la première coupe a été enrubannée, une deuxième sera également réalisée, peut-être en foin. « Concernant une troisième, c'est encore trop tôt pour le dire. »
Au vu de ce tour de plaine, David Forge se dit « plutôt content de l'état sanitaire général des cultures, notamment compte-tenu des conditions climatiques humides à l'automne ». Il reste prudent toutefois : « il peut encore arriver de la grêle ou de fortes pluies », donc verdict à la moisson !